Le compost est un amendement organique naturel qui permet de recycler les déchets verts du jardin et de la maison. Il enrichit le sol, favorise la croissance des plantes et réduit le volume des ordures ménagères. Mais comment faire son compost soi-même ? Quels sont les déchets à utiliser et à éviter ? Quelles sont les étapes à suivre pour obtenir un compost de qualité ? Voici un guide pratique pour vous aider à créer votre propre compost avec les déchets végétaux de votre jardin.
Qu’est-ce que le compost et comment fonctionne-t-il ?
Le compost est le résultat de la décomposition des déchets organiques par des micro-organismes (bactéries, champignons, vers de terre, etc.) en présence d’oxygène et d’humidité. Il ressemble à du terreau et contient des éléments nutritifs essentiels pour les plantes, comme l’azote, le phosphore, le potassium ou le calcium.
Le processus de compostage se déroule en deux phases :
- La phase de dégradation : les déchets sont transformés en compost frais par des bactéries qui consomment de l’oxygène et produisent de la chaleur. La température au cœur du tas peut atteindre 70°C, ce qui permet de détruire les germes pathogènes et les graines indésirables. Cette phase dure environ 3 à 6 mois.
- La phase de maturation : le compost frais devient du compost mûr par l’action de champignons et de vers de terre qui enrichissent le produit en humus. L’humus est une substance organique stable et fertile qui améliore la structure et la vie du sol. Cette phase dure environ 6 à 12 mois.
Quels sont les déchets à composter et ceux à éviter ?
Pour faire un bon compost, il faut respecter un équilibre entre les déchets verts et les déchets bruns.
- Les déchets verts sont riches en azote et en eau. Ils apportent de la matière organique et favorisent la dégradation. Ce sont par exemple les épluchures de fruits et légumes, les restes de repas, les tontes de gazon, les fleurs fanées, les mauvaises herbes sans graines, etc.
- Les déchets bruns sont riches en carbone et en cellulose. Ils apportent de la structure et favorisent l’aération. Ce sont par exemple les feuilles mortes, les branches broyées, les pailles, les cartons non imprimés, le marc de café, les sachets de thé, etc.
Il faut éviter de mettre dans le compost des déchets qui peuvent nuire à sa qualité ou à son hygiène, comme :
- Les produits d’origine animale (viande, poisson, fromage, os, etc.), qui peuvent attirer les nuisibles (rats, chats, chiens, etc.) et provoquer des odeurs désagréables.
- Les produits laitiers (lait, yaourt, crème, etc.), qui peuvent acidifier le compost et ralentir sa décomposition.
- Les produits traités chimiquement (plastiques, métaux, verres, piles, médicaments, etc.), qui peuvent polluer le compost et le sol.
- Les plantes malades ou envahissantes (lierre, liseron, chiendent, etc.), qui peuvent contaminer ou coloniser le compost.
- Les excréments d’animaux domestiques (chiens, chats, etc.), qui peuvent transmettre des maladies ou des parasites.
Comment choisir ou fabriquer son bac à compost ?
Pour faire son compost, il faut disposer d’un bac ou d’un récipient adapté. Il existe plusieurs types de bacs à compost :
- Le composteur en bois : c’est un bac en forme de caisse avec des planches espacées pour laisser passer l’air. Il est facile à fabriquer soi-même avec des palettes ou des planches récupérées. Il faut prévoir un couvercle pour protéger le compost des intempéries et un fond grillagé pour éviter l’entrée des rongeurs. Il faut également veiller à choisir un bois non traité, qui ne risque pas de se dégrader ou de libérer des substances nocives.
- Le composteur en plastique : c’est un bac en forme de cylindre ou de cube avec des trous ou des fentes pour l’aération. Il est facile à installer et à manipuler. Il faut choisir un plastique résistant et recyclé, qui ne craint pas les variations de température ni les rayons UV. Il faut également prévoir un couvercle étanche et un robinet pour récupérer le jus de compost, qui est un engrais liquide très concentré.
- Le lombricomposteur : c’est un bac à plusieurs étages qui utilise des vers de terre pour accélérer la décomposition des déchets. Il est adapté aux petits espaces et peut se placer à l’intérieur ou à l’extérieur. Il faut choisir des vers spécifiques, comme les vers rouges ou les vers du fumier, qui sont vendus dans le commerce ou disponibles chez des particuliers. Il faut également veiller à maintenir une température et une humidité constantes, et à éviter les aliments acides ou épicés.
Comment remplir et entretenir son compost ?
Pour remplir son compost, il faut respecter quelques règles simples :
- Alterner les couches de déchets verts et de déchets bruns, en commençant par une couche de matière grossière (branches, paille, etc.) pour faciliter le drainage et l’aération.
- Hacher ou broyer les déchets les plus volumineux ou les plus durs, pour accélérer leur décomposition.
- Humidifier légèrement chaque couche, sans détremper le compost.
- Mélanger régulièrement le compost avec une fourche ou un aérateur, pour éviter le tassement et favoriser l’oxygénation.
- Couvrir le compost avec un couvercle, une bâche ou une couche de paille, pour le protéger du dessèchement ou du lessivage.
Pour entretenir son compost, il faut surveiller quelques indicateurs :
- La température : elle doit être élevée au centre du tas (50 à 70°C), ce qui signifie que le processus de dégradation est actif. Si elle est trop basse, il faut mélanger le compost et ajouter des déchets verts. Si elle est trop élevée, il faut aérer le compost et ajouter des déchets bruns.
- L’humidité : elle doit être suffisante pour que le compost soit humide au toucher, mais pas trempé. Si elle est trop faible, il faut arroser le compost. Si elle est trop forte, il faut ajouter des déchets secs ou du papier journal.
- L’odeur : elle doit être agréable et rappeler celle de la terre ou du sous-bois. Si elle est désagréable ou nauséabonde, il faut aérer le compost et ajouter des déchets bruns.
Comment utiliser son compost ?
Le compost est prêt à être utilisé quand il a une couleur brun foncé, une texture fine et homogène, et une odeur de terre. Il faut alors le tamiser pour éliminer les éléments non décomposés, et le stocker dans un endroit sec et ombragé.
Le compost peut s’utiliser de différentes manières :
- En amendement : il s’agit d’incorporer le compost à la terre avant la plantation ou le semis, pour enrichir le sol en matière organique et en éléments nutritifs. On peut utiliser du compost frais ou mûr, en fonction du type de culture. On compte environ 3 à 5 kg de compost par mètre carré.
- En paillage : il s’agit de répandre une couche de 5 à 10 cm de compost autour des plantes, pour limiter l’évaporation de l’eau, protéger le sol du gel ou du soleil, et empêcher la pousse des mauvaises herbes. On utilise plutôt du compost mûr, qui ne risque pas de brûler les racines. On renouvelle le paillage une à deux fois par an.
En engrais : il s’agit d’apporter du compost aux plantes pendant leur croissance, pour stimuler leur développement et leur floraison. On utilise plutôt du compost frais, que l’on dilue dans de l’eau à raison de 1 kg pour 10 litres. On arrose ensuite les plantes avec cette solution, une fois par mois environ. Le compost liquide est un engrais naturel et efficace, qui apporte aux plantes tous les éléments dont elles ont besoin. Il peut s’utiliser sur toutes les cultures, en pot ou en pleine terre.