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Photo : pexels.com |
La Phidippus regius, est une espèce fascinante par son comportement curieux, ses couleurs vives et son regard presque expressif. Originaire du sud-est des États-Unis et des Caraïbes, elle a conquis le cœur de nombreux passionnés de terrariophilie grâce à son tempérament vif mais non agressif. Pourtant, pour offrir à cette petite créature les meilleures conditions de vie, il ne suffit pas de lui construire un habitat esthétique ; il faut aussi veiller scrupuleusement à l’hygiène de son environnement, en particulier à la qualité du substrat utilisé.
Le rôle du substrat dans le terrarium
Le substrat est la base de tout terrarium. Il s’agit du matériau qui recouvre le fond de l'habitat et qui permet de gérer l'humidité, de retenir certains déchets et, dans certains cas, de favoriser l’installation de micro-organismes bénéfiques. Pour la Phidippus regius, l'un des substrats les plus utilisés est la terre de coco, aussi appelée fibre de coco. Ce choix n’est pas un hasard : la coco est légère, naturelle, peu coûteuse et elle a une bonne capacité à retenir l’humidité sans moisir rapidement. Elle contribue également à simuler les conditions naturelles de l’environnement tropical d’origine de l’araignée.
Pourquoi la terre de coco peut-elle dégager une mauvaise odeur ?
Il peut arriver que la fibre de coco développe une odeur désagréable. Ce phénomène est souvent le signe que le substrat commence à se dégrader. Plusieurs facteurs peuvent en être la cause :
Un excès d'humidité : trop d’eau stagnante dans le substrat peut favoriser la prolifération de bactéries ou de moisissures.
Un manque d’aération : si le terrarium est mal ventilé, l’air ne circule pas correctement et l’humidité reste piégée, entraînant une fermentation des matières organiques.
Présence de déchets organiques : restes de mue, d’insectes morts ou d’excréments non retirés peuvent rapidement s’accumuler et provoquer des odeurs nauséabondes.
À quelle fréquence changer la terre de coco ?
La fréquence de remplacement du substrat dépend de plusieurs paramètres, comme la taille du terrarium, le niveau d’humidité, la ventilation et le nombre de proies vivantes introduites. En règle générale :
Tous les 2 à 3 mois : un remplacement complet du substrat est recommandé pour un terrarium de petite taille.
Une fois par mois : si des odeurs sont présentes ou si le taux d’humidité est élevé et constant.
Au besoin : si vous observez de la moisissure, des acariens ou une décomposition de restes organiques.
Il est aussi possible d’adopter un système de nettoyage partiel régulier, en retirant les zones souillées tous les 7 à 10 jours, ce qui permet d’espacer les nettoyages complets.
Les signes que le substrat doit être changé
Certains indices sont sans appel et doivent vous alerter :
Une odeur forte ou inhabituelle.
Un aspect collant ou visqueux de la terre de coco.
Une apparition de champignons visibles à l’œil nu.
La présence accrue de petits insectes comme les moucherons ou acariens.
Une diminution de l’activité de l’araignée, qui peut fuir certaines zones ou rester anormalement inactive.
Nettoyage du terrarium : les bonnes pratiques
Quand vient le moment de changer le substrat, il est important de suivre quelques étapes clés pour ne pas perturber votre araignée et pour garantir un environnement propre :
Isoler l’araignée dans un petit contenant sécurisé avec un peu d’aération.
Retirer les décorations et les éléments du décor (branches, feuilles, cachettes).
Enlever entièrement le substrat souillé à l’aide d’une cuillère ou d’un petit outil.
Nettoyer les parois avec un chiffon propre humidifié à l’eau chaude ou au vinaigre blanc dilué (évitez les produits chimiques).
Bien sécher le terrarium, puis réintroduire une couche neuve de terre de coco fraîchement préparée.
Remettre les éléments du décor, puis replacer l’araignée une fois que le tout est stabilisé.
Comment bien préparer la terre de coco ?
La terre de coco se vend souvent sous forme de briques compressées. Pour la préparer :
Immergez-la dans de l’eau tiède (filtrée ou osmosée si possible) pendant 15 à 30 minutes.
Une fois réhydratée, pressez l'excédent d’eau pour obtenir une texture légèrement humide mais non détrempée.
Aérez-la avec les mains ou une fourchette pour éviter les agglomérations.
Il est crucial que la terre de coco ne soit pas gorgée d’eau, car cela favoriserait les problèmes d’odeur évoqués plus haut.
Favoriser une microfaune pour stabiliser le substrat
Certains terrariophiles optent pour une microfaune utile, notamment dans les milieux tropicaux. Il s’agit de petites créatures comme les cloportes nains, collemboles ou certains acarien bénéfiques qui se nourrissent des déchets organiques et aident à maintenir un équilibre biologique dans le substrat.
L’avantage : moins d’entretien manuel, car la microfaune “nettoie” les débris et limite la prolifération des moisissures. En revanche, cette approche nécessite un suivi plus attentif, notamment pour éviter une surpopulation ou un déséquilibre.
Ventilation et hygrométrie : les deux piliers d’un substrat sain
Même avec un substrat bien entretenu, le taux d’humidité et la qualité de la ventilation dans le terrarium jouent un rôle crucial.
Humidité recommandée : autour de 60 % pour la Phidippus regius, avec des brumisations légères si nécessaire. Il faut éviter les excès prolongés.
Ventilation : assurez-vous que le terrarium possède des ouvertures permettant la circulation de l’air, à la fois en bas et en haut, pour créer un flux constant.
Si vous remarquez de la condensation permanente sur les parois, c’est que l’humidité est trop élevée, et cela peut affecter la santé de votre araignée autant que la propreté du substrat.
Les erreurs à éviter absolument
Ne jamais laisser un substrat humide sans surveillance : l’humidité est nécessaire, mais elle doit être bien dosée.
Évitez les substrats parfumés ou enrichis chimiquement : certains produits vendus dans le commerce peuvent contenir des additifs dangereux pour les invertébrés.
Ne jamais négliger les déchets : une mue, un grillon mort ou des excréments laissés plusieurs jours peuvent totalement déséquilibrer l’habitat.
Quel substrat alternatif à la coco ?
Si malgré toutes vos précautions, la terre de coco ne vous convient pas, il existe quelques alternatives intéressantes :
Terreau biologique sans engrais : plus riche, mais à utiliser avec prudence.
Mélange coco + sable : améliore le drainage et limite les odeurs.
Papier absorbant : très utilisé en élevage professionnel, facile à remplacer, mais peu esthétique.
Chaque solution présente des avantages et des inconvénients. Le plus important est d'adapter le substrat au mode de vie de votre Phidippus et à votre rythme de maintenance.
Observer, ajuster, entretenir
Avoir une Phidippus regius chez soi, c’est s’engager à lui offrir un petit écosystème aussi équilibré que possible. Le substrat, bien que discret, est au cœur de cet équilibre. Un entretien régulier, une vigilance sur les signes d’alerte et une bonne compréhension des besoins de l’araignée vous permettront de prolonger la durée de vie du substrat tout en garantissant un habitat propre, sain et agréable à observer. Car oui, même une toute petite araignée mérite un chez-soi sans mauvaises odeurs !